Je vais mieux. Vraiment mieux. C'est fou le bien que peut me faire le soleil. J'ai vu Amaury deux heures aujourd'hui, et ça c'est pas trop mal passé. Il m'a parlé normalement sans trop en faire, et moi, j'ai évité de pleurer. On a parlé de tout et de rien. Et pis ce midi, la pouf' est venu le chercher. Tout le bahut l'a vu. Tout le bahut confirme. C'est quoi ce laideron ? Alors, j'ai ris, mais vraiment ris. Je suis en train de faire le deuil.

Ma journée se résume ainsi : vider l'esprit. Et ils sont tous des choux avec moi. Je crois que j'ai vraiment des amis et potes exceptionnels. Avant d'affronter cette journée, je suis restée seule, au Donjon pendant 35 minutes. Un point important pour commencer le deuil. Je crois que j'en avais vraiment besoin. Et je suis passée chez Ben. Le fameux copain d'Amaury. Lui est vraiment en galère. Je suis passée, comme un Adieu. Je ne sais pas vraiment.

Et puis, le centre-ville. Moi, nattes, petit débardeur, chemise nouée, jean's, converses noires, et ... lunettes de soleil ! Rencontre de potes d'Amaury. Les phrases qui touchent. Déjà, un sifflement en me voyant. Puis une phrase " Amaury jette une perle, pour récupérer une pouf'". Merci à vous.

Soleil, soleil, soleil. Il fait chaud! On fait un basket. Ca me détend. Avec toute ma bande de cet été. Les plus fidèles. Je ris, je joue, je marque, je pense, mais pas en noir, je raconte. On me comprend, on me soutient. Coralie 'm'appelle entre deux heures de piano. Ca fait du bien. Elle sent que je vais mieux. Merci mes amis.

Et puis, je retrouve un ami d'enfance Nicolas. Avec qui je vais avec Claire au Pierre qui mousse. Et je me retrouve avec une dizaine de garçons, et c'est rien que pour nous. Wais wais. Rien que pour nous. Je ris, je parle d'Amaury avec froideur et sans remord, les mecs ne comprennent pas. Je rencontre, je bois, je ris encore et toujours, je parle, j'explose littéralement de bonheur. Il me regarde. Toujours curieusement. Il doit se demander qu'est ce que c'est ce petit bout de fille qui gesticule. Je revis, je vis, je respire. Je me ballade avec eux. On parle de cul, de boisson, de fête. Paul me parle un peu plus que les autres. Il n'a rien de particulier, Paul. Mais il marque des points en étant banal.

Je n'oublis pas Amaury. Mais je prend conscience. Ces potes m'ont dit quelques choses d'affolant "Il a voulu arrêter car il n'arrivait pas à te façonner". La pouf' est faible. Il la façonne. Elle. Alors, je ne sais pas vraiment ce que j'ai fais ces derniers mois. J'ai du vivre dans un abri antinucléaires. Je ne regrette rien, j'étais vraiment heureuse. Certains me diront que je n'étais pas totalement heureuse. Parce que mon objectif de "No drogs" était impossible à atteindre. Que je me battais pour rien. Je l'ai fais. Je suis contente de moi. Je l'ai fais parce que je l'aimais et je l'aime toujours au plus profond de moi. Mais je préfère chasser cet amour, et voir vers l'avenir. J'aurais pu mourir. J'ai testé. J'ai joué. Je suis toujours là. Et je suis fière de moi, de mes amis. ON a l'impression que je me remets vite. Au fond de moi, je 'n'ai pas cicatrisé. Mais sur la façade, j'ai survécu.

Demain, je ne pleurerais pas. Je reparlerais à Paul. Et je compte me battre pour Lui montrer, que, non, on ne me façonne pas. Je reste la-même. Je suis Moi. Je reste Moi. Et c'est comme ça qu'on m'aime. Si il n'a pas voulu m'aimer, c'est qu'il n'a pas compris que j'étais quelqu'un qui aurait pu lui faire une belle vie.

Il a fait un choix. Je fais le mien : vivre sans lui.