Je parle des limites. Limites de coeur, limites physiques, limites psychologiques. Toutes limites n'est pas bonne à transgresser. Il est vrai qu'on en a des tas, et que la plupart du temps on se fait un plaisir de les "sauter". Personnellement, je sais que je dépasses régulièrement les limites du coeur, mais je pense aussi les avoir largement repousser...

La fête de la musique... J'ai beaucoup aimé ! Pas pour la musique. J'avoue, j'ai la bougeotte et toute la soirée, je ne me suis arrêtée que quelques minutes à deux ou trois concerts. Sans plus. Non, ce que j'ai aimé, c'est être avec Claire, délirer comme des cinglées avec la crêpe au nutella, le beignet au chocolat, parler sérieusement, parce que ça fait du bien de parler quand c'est le brouillard dans la tête.

Oui, une soirée parfaite. Pierre était là, mais sans y être. Il commence son chantage en sentant la fin proche " je tiens tellement à toi"... Oui, oui, oui, je sais. En fait, non, il ne tient pas à moi. Tout simplement parce que il ne sait pas encore ce que c'est tenir à l'autre...

Parfaite ? Pas vraiment... Un coup de tel vers minuit. Était-ce l'heure du crime ?... Je ne pense pas. Amaury, un peu perdu, réclamant une aide, était au bout du fil. (Quoique si on n'y réfléchit bien, ce n'était pas un fil, mais une onde.. Enfin vive les portables ! ) Il voulait me voir expressément, il voulait me parler, voir que j'étais là pour lui. Je suis là pour lui. J'ai couru vers lui. On s'est engouffré dans les ruelles étroites de Ma Ville. On est allé dans un petit coin.

Tout. J'ai tout su. De A à Z. Amaury pleurait dans mes bras, comme je n'ai jamais vu pleurer un homme. Il a essayé de m'embrasser. J'ai esquivé. Il m'a regardé d'un air de dire " faudrait savoir ce que tu veux..." Ce que je veux ? Je ne sais toujours pas ce que je veux... Je m'énerve à ne pas savoir ce que je veux. Amaury a repris des substances illicites. Bien plus que ce que je pensais. Lui, si peureux de la piqûre, pour sa défonce, il a combattu sa peur. J'ai serré les dents. Je n'ai pas pleuré. Pas crier au scandale. Je posais des questions simple " Où ? Quand ? Comment ? Avec Qui ?" Tout en évitant le "pourquoi..." Parce que le "pourquoi" c'est la pire des question, et la pire des réponse pour un... un... Amaury. Je le sentais trop fragile, trop dans son monde, je sentais ses muscles se contractaient. Il était dans mes bras, comme un cheval mort, limite à m'écraser totalement par son poids. Il pleurait. "Je ne veux plus m'en sortir..." Il pleurait encore. Il raconte. Ses peurs, ses angoisses, la mort. Oui, La Mort. La Mort le hante, l'obsède. Je ne veux pas le perdre, putain...

On s'est quitté. Ma mère m'appelait, je devais rejoindre Pierre. Voir Pierre, cet enfant, cette ignorance à l'état pure, cela m'a dégoutté. Vraiment. Ce sentiment de haine...

Je n'ai pas vraiment dormi. Je réfléchissais au "pourquoi". Je 'n'ai plus de crédit, je ne pouvais pas l'appeler. J'ai donc décidé dès le matin à aller chez lui, pour l'aider à travailler son oral.

J'ai su le pourquoi ce matin. Le "pourquoi" est dégueulasse. Le "pourquoi" est à vomir. Le "pourquoi" me révolte, me grise, me blase, m'énerve, me sort hors de moi. Le "pourquoi", c'est Amélie.

On a dû révisé une bonne heure. Pour 11h30, on avait fait trois séquences. Le reste, il m'a dit qu'il y arriverait. Alors on a parlé. Enfin, il a parlé. Il ne voulait pas me dire ce putain de merde de "pourquoi" il avait replonger, pourquoi il recommencer à dealer, pourquoi il n'avait plus goût à rien. Putain, des fois, j'aimerais ne pas être curieuse. Il a hésité à me le dire. Tout simplement, parce que ce "pourquoi" je la connais, parce que cette fille c'est une de mes amies. Cette fille...

Cette fille a profité de lui jusqu'au bout. Ils ont couché ensemble, une fois. Elle lui a dit des milliers de "je t'aime", comme quoi elle avait oublier son ex... Amaury y croyait, Amaury pensait voir le bout du tunnel, il avait une putain de raison de s'en sortir. Elle est parti. Pour son ex. Parce que son ex allait mal et qu'il avait besoin d'elle. Adieu les "je t'aime" !...

Amaury lui en veut d'une façon bien particulière. Il la hait tout simplement. Il se sent complètement dans les vapes. Il est mal, très mal. Et je ramasse les morceaux...

Suite ce soir, pour l'instant, je ne peux pas écrire. Mes pensées vont trop vite, et je m'envole loin, pour retomber dans un passé proche de 3 mois que j'aurais aimé oublier...

Mon Ange.