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Scrunch c'est quoi ?
Décédée sur ce joueb pour raisons diverses

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La fête de J.R.
--> Wah.

Souvent, on n’a pas trop envie d’aller dans tel ou tel endroit, de peur du trop plein d’alcool, des drogues, de la mauvaise ambiance, des bagarres. Ou tout simplement de l’inconnu. On ne veut pas perdre son temps alors qu’on le perd autrement chaque jour, et souvent seul. Enfin, c’est ce que je pense régulièrement avant d’aller à une fête. Les critères d’une fête réussie sont souvent difficiles à cerner. En tout cas, la fête de mercredi soir est réussie.

Il y a tellement de choses à dire, que je ne pense pas avoir le courage de tout me rappeler. Mais je peux vous dire déjà le résultat : en deux jours, j’ai dormi 16 heures, j’ai mal aux jambes, au dos, au ventre, j’ai une tête à faire peur et un big sourire. Lendemain de fête normale. Un résultat plutôt banal. Ce qui s’est passé là-bas n’est pas si banal que ça. Pour revivre ses moments déjà perdus, je vais prendre la chronologie de la soirée.

Mercredi, 19h45. Après un bon steack-haché/purée (ma maman dit que ça tient au corps et qu’au moins j’pourrais danser toute la nuit), et une préparation rapide (environ 30 minutes… ), je me retrouve dans la voiture avec ma mère, Claire et Béné (la sœur de Claire). Sac de couchage dans le coffre, kit de survie dans le sac à dos c’est à dire démaquillant, maquillage, tampons, eau, gâteaux, papier, porte feuille, capote pour certaines. (Ne vous inquiétez pas on a bien rit avec ça.. ;) ). Bref, nous sommes partis pour l’expédition des vacances. Depuis le temps qu’on attendait cette fête, on l’avait enfin. On avait toute un objectif. On les verra après.

20h. Ma mère nous dépose chez Aurore, qui, avec son papa, nous emmènera jusque là-bas. 40 km de quand même. Le père de Aurore est quelqu’un de vraiment sympathique. Il a mis un vieux groupe de rock des années 70, à fond dans la voiture, et on chantait toutes ensemble. On chauffait les cordes vocales.

20h35. Nous sommes arrivées dans le trou du cul du Monde, comme dirait notre chauffeur. Portable ? Ca ne capte pas. Donc, déjà, si ennui, je ne pourrais pas appeler Clément. Merde. Salle des fêtes ? Près de la route, en dehors du village, spacieuse, cuisine, scène. Nickel. Un rapide bonjour à tout le monde avec nos habituelles quatre bises. Puis, Béné et moi, on se dirige vers la cuisine. " Despé ! ! !  Wais ! ! ! " On s’en prend une chacune. Je fais ma première gaffe de la soirée, en renversant ma Déspé en faisant la conne. Première remarque de Thomas, devant ses potes, évidemment. Et première engueulade avec lui devant tout le monde, c’est tellement mieux. ( … )

21h00. Le club des 5 filles est réuni : Béné, Claire, Aurore, Julie et moi. Mot d’ordre : s’amuser et draguer. Sauf pour Julie qui est avec son copain depuis un an. Béné et moi, on commence déjà à danser, tandis que les trois autres font des cocktails assez forts (whisky, manza, vodka ). On va cacher la bouteille de vodka dans un coin, on rencontre quatre mecs, plutôt mignons et sympathique. Mais Thomas a ramené ces fesses à ce moment-là. Lui, est déjà bourré. Je n’aime pas la viande saoule. On s’engueule encore une fois.

22h00. Claire a repéré sa cible : Yannick. Mais y’a déjà une " pouf " qui tourne autour, alors je danse avec lui pour le garder au chaud, le temps qu'elle se décide à l’aborder. Tout se passe comme prévu, Julie parle au bel homme, moi je le garde, Claire sort avec. Travail d’équipe. Aurore a un mec en vue, mais dans le noir elle s’est plantée… Elle est sortie avec son meilleur pote. Béné, elle, reste fidèle à son parisien. Je te félicite ma p’tiote. Julie boit, boit, boit et reboit. Première fois que je la vois dans cet état. "  Faut rien dire à Ben " Mais oui…

00h00. Je danse depuis déjà trois heures, je n’ai pas reparlé à Thomas, il vient de temps en temps me voir, car il a vu que quelques mecs me tournaient autour. Alors, comme pour marquer son territoire, il m’embrasse sur la piste de danse, sans que moi j’en aie envie. Il a juste réussi à se prendre un "laisse moi danser et va décuiter ailleurs ". Béné m’annonce fièrement qu’elle a foutu un râteau à un mec. Claire est partie en dehors de la salle des fêtes. Chaud Chaud. Aurore est dehors aussi. Julie danse avec moi, et on se défoule. Je rencontre plein de mec, je bois peu, juste de quoi garder la forme, et je ne fume pas du tout. Il y a peu de fille qui nous ressemble. La plupart sont ou font un peu connasse. Dans certains coins, on voit que ça devient de plus en plus chaud. Mais moi, je danse. On passe la chanson de Clément et moi. Je pleure dans les bras de Béné…

Jeudi. 00h30. Je vais avec Pierre, un ami de Yannick, de Paul et de moi ; voir ce que fait Yannick et Claire. On les retrouve dans le noir derrière. J’ai froid. Pierre me prend dans ses bras. On parle tous les quatre, je fais des révélations à Claire (excuse-moi d’avoir attendu 5 mois avant de te le dire... ) puis, je regarde Pierre, et c’est vrai qu’il est mignon ce mec. Avec Claire, on s’embrasse sur la bouche, c’était le trip de la soirée. Et je ne sais pourquoi, j’embrasse aussi Pierre. Vite fait. Le délire. Il dit rien, il rigole. On rentre, on danse un slow ensemble, sa main descend un tout petit peu, il me dit " faut qu’on se calme y’a ton mec quand même ".

1h35. La piste de danse se vide, je ne comprends pas tout. On me dit de sortir, il y a un problème. Je vois Guillaume, le meilleur ami de Thomas, qui a la lèvre pétée. Je vois un autre mec en train d’essayer d’en tabasser un autre. Thomas est énervé, il frappe des portes, il tremble de rage. L’alcool, je vous l’avais dis. Je suis une des seules à pas être vraiment pleine. Maxime, un pote à Thomas, se fait casser la gueule par un mec de 19 ans, deux fois plus fort que ces petits lycéens prépubaires. Je m’occupe d’un mec qui s’est pris un coup de poing. Il à l’air inconscient. Je le réveille comme je peux. Je regarde s’il saigne de la tête. Rien. Il s’est juste pris un coup dans la tempe. Comme les boxeurs il ne doit pas s’endormir.

1h40. On le déplace doucement dans un endroit calme. Je demande un sac de couchage. Une fois qu’il est installé, je le réveille. " Joachim ? Hé ho ! Debout ". Il me répond. Les autres autour sont énervé, ils gueulent. J’essaye de m’imposer, avec mes 56 kilos, et j’arrive à les faire taire, après deux ou trois menaces. C’est l’alcool. Je demande ce qu’il a bu, s’il a pris de la drogue. Je parle avec lui "tu te souviens de ce qui s’est passé ? Avant ? Après ? ". Il ne se souvient de rien. A 2h, si ça ne va pas, on a le numéro de sa mère. Je cours à la cuisine, je prends un sac plastique, je le remplis d’eau froide. Je cours vers Joachim, je mets ça sur sa bosse. On parle encore, il ne doit pas s’endormir, j’essaye de chanter des trucs qui le tiennent éveiller. Il ne veut plus ouvrir les yeux, il dit que ça résonne. Alors je continue de parler avec. Il me met la main aux fesses. Il ne perd pas le nord. Ses potes rigolent. Il ouvre les yeux et il me dit "t’es trop gentille comme fille, faudra qu’on se revoie après la fête ", "si tu veux mais retire ta main, arrête de profiter ".

1h50. Je laisse Joachim avec un de ses potes, il a l’air d’aller un peu mieux. Je sors, car il paraît que Thomas essaye de fracasser le gars. Je le chope, le coince dans un coin "tu fais quoi là ? ". Après 5 minutes de discussion, sur les bienfaits de la violence, avec un mec totalement bourré, j’abandonne, je le laisse se débrouiller.

1h55. Pierre est aussi très énervé, mais la fumette l’a calmé. Il voit que je ne vais pas bien. Il m’emmène dans le noir, pour qu’on puisse parler calmement. On ne s’embrasse pas, mais je suis dans ses bras, et je pleure. Il ne sait pas trop quoi faire. Il me comprend en même temps.

2h00 Je me remets à danser, en passant toutes les 5 minutes vers le coin de Joachim pour voir dans l’état qu’il est.

2h30. Je me prends une engueulade car je ne m’occupe pas de mon mec. Je me fâche avec la plupart de ses potes, je leur explique qu’on ne peut rien faire avec un mec saoul, et encore moins le raisonner. La bagarre est finie, c’est le seul qui continue à frapper les portes. Des gars m’ont proposé d’aller faire un tour dehors. Je sais ce que ça veut dire, j’ai préféré refuser gentiment en disant que j’aimais trop danser et qu’il faisait froid.

3h00 à 4h00. Je danse en m’occupant de personne. Je danse avec les filles, les mecs. Je me défonce à la musique électro, ma nouvelle lubie. Je ferme les yeux, je cale mes battements de cœur au rythme de la musique. Alors que je ne bouge pas, je suis d’un coup très essoufflée et je tombe presque dans les pommes. Je jubile totalement. Je suis en pleine défonce.

4h00 Thomas vient s’excuser. Je ne dis rien, je m’en tape royalement. Pierre vient me chercher, les autres sont dehors en train de fumer un joint. Je sors, ça faisait longtemps que je n'avais pas senti cette odeur. Pierre fait la gueule, mais je comprends que c’est par jalousie. Aurore parle avec. Il vient vers moi s’excuser, je le prends dans mes bras. Il me prête son manteau, car j’ai passé ma robe à Aurore contre son petit débardeur. Je caille. Les autres partent, nous on reste. On se met tous les deux dans son manteau, et on parle appuyer contre le mur en regardant les étoiles. Il me raconte. Thomas débarque à ce moment. Il ne cale rien. Il veut qu’on parle, je l’esquive. " Quand t’auras décuiter ". Je rentre

4h30 à 5h30. Je danse avec les filles. Joachim vient me remercier. Je me tape des tranches d’euphorie avec la musique.

5h30. Je vais me promener avec Pierre. On a décidé d’aller voir le lever de soleil. Je repère un petit chemin qui monte sur une colline. On le prend. Ca monte dur. Une fois en haut, on voit la vallée, le brouillard, les maisons. Le soleil se lève tout doucement. On parle, il m’embrasse dans le cou. Ca n’ira pas plus loin. On est assis sur le chemin. Il fait froid. Il me prend dans ses bras. On observe. Les oiseaux se réveillent. Une fois que le soleil est vraiment levé, on redescend. Je me refais mal au genou. Je boite.

6h30. Beaucoup dorme, mais les filles sont encore debout. Julie est rentrée chez sa grand-mère. Je danse encore avec Aurore et Claire. On est plus que 6 ou 7.

6h45. La sono s’arrête. J’ai prêté mon sac de couchage à une copine qui était gelée. Alors je dors avec Pierre. On ne dort pas, on parle, on chante tous. On s’est tous réuni dans un coin. On décide d’aller chercher des croissants.

7h00. 4 filles et 8 mecs sont sur la route pour aller chercher des croissants. On fait deux kilomètres, on chante, on court avec les ânes, et les vaches. On arrive à la boulangerie, la femme n’en revient pas "vous revenez d’une rave ? ". On rigole. " Vous avez l’air de ne pas avoir trop bu. C’est bien, vous remontez le niveau de la jeunesse ! ! " On dévalise la boulangerie. Les croissants ne sont pas terribles mais on va pas se plaindre. On refait les deux kilomètres. Je n’ai toujours pas dormi.

7h45. On est dans la salle des fêtes. Aurore et Claire dorment un peu, Béné et les autres, on parle. Les mecs se font un dernier joint. Thomas vient me voir, il me prend dans ses bras. Je n’ai pas envie…

8h00. On réveille tout le monde, on fait un max de bruit. Je vais retirer mes lentilles, et je recommence à danser. J.R. se lève, on commence à ranger le bordel. Je n’ai jamais vu autant de canette ou même une cuisine si dégueulasse. On essaye de s’y mettre tous. Mais c’est dur, on est tous des loques.

9h10. On a presque fini. On sort de la salle. Il pleut à seau. Yannick vient en moto dit bonjour à Claire, on boit un peu de jus d’orange. Une fois qu’il ne pleut plus, on sort, et on parle tous devant. On attend nos parents. Pierre me regarde longuement. Thomas essaye de rattraper le fiasco de la nuit. Je ne dis rien.

10h00. Le père de Claire vient nous chercher. Je ne sais pas trop quoi penser. J’écris un SMS à Pierre. Je m’excuse.

11h00. Sous la douche. Je pleure. La fatigue.

11h30. Au lit, je ne voulais pas dormir, mais je me suis endormie comme une masse, ma mère a fait plein de bruit autour de moi, j’ai rien entendu.

Le réveil a été fort douloureux à 16h00. J’avais plein d’appel en absence, plein de SMS. Je n’ai rien entendu. Je suis allée sur internet, j’ai parlé avec Pierre. Il dit qu’on oubli tout, il vaut mieux, mais je sens qu’il le fait par obligation et non par envie. Thomas n’est toujours pas allé au lit, on s’est encore engueulé. Je me suis recouché à 20h30, pour me lever ce matin à 10h.

Bilan : Je n’ai plus de dos, de bras, de jambes. J’ai très mal au ventre et je ne sais pas pourquoi. Mes yeux me font mal. Je suis totalement perdue. Je ne sais plus quoi faire entre tous ces mecs. J’espère pouvoir en parler avec mon tit Kébékoi, il sait toujours me donner les bons conseils. Je vais aller doucement, je ne veux plus me brûler les ailes.

Je suis petite, si petite…

Sorti des méandres de Scrunch, le Vendredi 30 Avril 2004, 13:08 dans mon foure-tou"Les jours qui m'ont marqués.".
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