Finalement, j'ai survécu. La journée a été toute tranquille. Je n'ai eu que 3 heures de cours, avec que des bonnes nouvelles ( ma moyenne va atteindre son apogée et clouera le bec de ma génitrice ). De plus, la journée de la Femme. Rien de mieux pour hurler son désarroi. Qu'on fasse une journée au sexe faible. J'ai pu donc militer comme il se doit puisque je suis de cette nouvelle génération de fille qui font parties des "onestlesmeilleursleshommesàlapoubelle" mais qui feraient tout pour devenir une vraie ménagère. Mais bon, ma journée aurait pu être parfaite si ...

Non, ma journée a été diablement parfaite. Soleil, sourire, retrouvailles, vie parfaite, bonnes notes. J'aime la vie. Et pis en pleine prise de drogue. Tout le temps sur Internet. Le matin, midi, soir. Et pis beaucoup de réflexion sur le pourquoi du comment. En deux mois, j'ai vécu plus que dans toute ma vie. Amen que dit Punz'. " Bah ça te fait grandir" répond l'autre. Je sature totalement. Non ce n'est pas un manque de sexe.

J'ai des sauts d'humeurs. Je fais des crises de jalousie incroyable. La jalousie. Ca m'a bouffé ce lundi. Comment expliquer quelques choses d'inexplicable?

J'ai des tiroirs. Vous savez des tiroirs, des grands tiroirs, en bois, en chêne, profond, spacieux. Ces tiroirs je les ai chez ma mère, je les ai chez mon père. Quand je vois un tiroir, j'imagine ce qui peut y avoir dedans. Un tiroir est tellement banal, mais cache tellement de choses. Un tiroir peut renfermer des trésors ou bien du malheur. Un tiroir peut contenir des milliers de souvenirs ou juste des fourchettes et cuillères. Moi mes tiroirs en ce moment, ils contiennent beaucoup de pensées. Chez mon père, il contient des mots d'Amaury, des photos de Charlotte, un emballage de test de grossesse, des capotes, mes agendas de collège, des feuilles des crayons, emballage de la pilule du lendemain, photo de ma tortue, des coeurs en papier. Bon, cela est mon tiroir réels. On le palpe, on le touche, on le sent. J'arrive à définir ce que je mets dedans, pourquoi je l'y ai mis : pour ne pas que ma mère trouve cela chez elle et surtout parce que c'est mon tiroir secret.

Bien-sûr, j'ai d'autres tiroirs. Et j'en ai surtout dans la tête. Mes principaux sont "Amis" et "Amours". Ainsi, la gent masculine qui me fréquente est cataloguée. Je sais ainsi quelle attitude avoir envers mes "Amis" et mes "Amours". Comme l'attitude que j'ai en ouvrant le tiroir des ustensiles de cuisine, et celui de mon tiroir secret. Le premier je l'ouvre devant tout le monde, le deuxième je ferme la porte à clés, je regarde si il n'y a pas d'espions et j'ouvre. Facile. Suffit de suivre le mode d'emploi.

Seulement. Mon problème du moment, c'est le fait que des "particules" se baladent entre les tiroirs, et que je n'arrive pas à les classer. Comme si je laissais traîner n'importe quoi en dehors de mes tiroirs. Cela fait désordre. Cela fait sale, et surtout cela embrouille. Alors oui, en ce moment, plusieurs personnes sont en électrons libres. Je ne sais quelle attitude avoir devant eux, car ils ne sont pas rangés. A une époque, j'avais crée un tiroir "Amimour". Bon , c'était pratique, un gars que j'adorais, que je ne savais pas quoi faire avec, allez hop, je le collais là. Il m'embêtait plus à voler dans mon esprit et je ne courrais plus avec mon filet pour l'attraper quand je voulais le classer.

Car, je en sais pas si cela vous fait, mais quand vous voulez classer quelqu'un après mûres réflexion, souvent il s'échappe. Il préfère sa liberté, sa condition d'inclassés, que d'aller dans mon tiroir et de rester enfermé. Oui, aujourd'hui, trois personnes se promènent dans mon esprit. Je ne sais ce que vous trouvez d'intéressant dans cette grand tête toute vide, mais en tout cas, vous me compliquez la vie. Enfin, je ne vais pas vous renier non plus. C'est vrai que c'est chiant quand le tiroir "Amour" est pris. Y'a plus de place. Il prend trop de place mon Ange. Et pis vous êtes pas des "Amis".. .

Bon, c'est reparti, mes délires. N'empêche, vous n'êtes toujours pas rangés. Et qu'à cause de ça, je change d'humeur, je suis déprimée, jalouse. J'aimerai tout avoir, sans rien avoir. Je rêve de vous, je vous hais, je vous aime...

Je devrais vider mon sac plus souvent, au moins mes tiroirs seraient nets.