Je tourne la page, je prend ma plume et mon écriture rouge et j'écris :
                                     
         " Ma nouvelle vie du 18 Mai 2004 "

Je souligne patiemment chaque lettre, sans oublier de bien matérialiser le point sur le "I". Je regarde le résultat. Oui, c'est parfait. On peut commencer le nouveau chapitre, faire que l'encre ne coule pas trop, et que les pages ne soient pas trop cornées. Oublier les vieilles pages toutes mouillées par mes larmes, souillées par mon sang, lues et relues par ma conscience par mes sens. Je suis libre du chapitre. Je suis libre de mon passé.

Cela doit faire drôle de lire précisément ces lignes, puisque cela fait plusieurs jours que je dis que je vais vraiment mieux. Peut-être un peu à cause de Pierre, peut-être même beaucoup à cause ( grâce !!! à ) de lui, mais aussi peut-être le fait de savoir que Amaury ( qui ne sera plus jamais appeler "Mon Ange") s'est fait larguer, qu'il s'est trompé, et qu'il souffre patiemment aujourd'hui. Un air de vengeance et de revanche flottent et me font encore plus apprécier que je sois encore plus forte aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'ai parlé à Amaury, deux heures. Une heure sur papier en histoire, où j'ai eu le droit en début d'heure à " J'aimerais tellement reconstruire quelque chose avec toi, on était si heureux, quelque chose de plus fort plus merveilleux, je ferais tout pour repartir avec toi, même si je sais que ce que je fais n'est pas vraiment pardonnable..." Avec des réponses bien cassantes de ma part, en reprenant ces propres mots qui me disaient sans cesse qu'on ne sort pas avec lui deux fois, qu'Amandine est la femme de sa vie et surtout que ça serait moi qui le tromperait bien avant lui.

Le discours a changé " Je n'aurais pas du t'en parler", le réponse a toujours été la même, que si je lui en parlait c'était aussi pour me libérer et j'étais fière de m'être sortie de là. "Tu ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête pendant deux mois", je pense aussi que tu ne sais pas que j'ai touché le fond. "Pierre de toute manière n'est pas  un mec pour toi : trop à la monde, trop petit" Amaury, tu ne sauras jamais ce qu'il me faut, je me sens bien avec lui, mieux qu'avec toi et tes seulement 1 m 75. (Pierre fait 1m70... ) Le fait qu'il attaque MON mec sur des qualités physiques comme un vulgaire gamins de collège, m'a rendu totalement folle. Je lui ai tout sorti, tout ce que j'avais mis par écrit ici, pendant ces deux derniers mois, j'ai tout dis, en reprenant peut-être mot pour mot la lettre fictive que je lui avais écrit( sans lui dire que c'était une merde, mais être bourré à 15h de l'aprem ... )

Et puis la révolte. De le voir ainsi détruit, comme une loque, "Mais réagis bordel! Il est où l'Amaury que je connais? Il est où? Je dois lui foutre des coup de pied au cul?"

Et enfin, après l'amoureux transis, le suicidaire. Il aurait tenter de se suicider, dimanche soir. Il tombe dans l'alcoolisme. Enfin, entre ce qu'il fait et ce qui se passe. Je doute. J'ai pas encore envie de reparler de notre longue conversations en maths, où je 'n'ai jamais été aussi nue de l'âme devant un mec.

Ce qui m'a fait le plus plaisir a été ce passage :
"Alors tu es crock (love, début d'amour, attirance ) de Pierre?
- Oui, assurément" tout ça droit dans les yeux sans cligner, sans me dire que je lui mens. Je suis pleinement guérie, je suis très fière de moi, de mes réactions, de mes actes. Je n'oublis pas ce passé mais je vis avec, et c'est la première fois que je m'en rends compte.

Ma journée n'a pas été si bonne, mais se libérer de ce poids de ces deux derniers mois m'a fait dire que c'était une bonne journée. J'ai beaucoup ri avec Claire et Aurore pendant une heure. Je regrette de ne pas passer plus de temps avec Coralie, je sais que les vacances m'aideront à concilier ce manque de temps.

J'écris une nouvelle page de ma vie. A l'encre rouge, l'encre du sang, mais l'encre parallèlement de la vie.