Je devrais être au lit. Je ne tiens plus debout. Je n'ai qu'une envie, dormir et redormir. Cela y est, je peux enfin dormir. La fatigue de ces dernière semaines a atteint son apogée et moi, je me retrouve comme une lavette avec qu'une envie dormir, mais je ne veux pas. Je dois mais je ne veux pas. Je peux mais ma volonté me dit de rester sur cette ordi et d'écrire. Mes jambes sont lourdes, ma tête se transforme en théière. Je tape mais je ne tape pas. Je suis là, sans y être. Je suis dans ce pays que je connais par coeur. Tu m'as emmené cet aprem' dans ce pays, depuis je n'ai pas encore touché Terre. Et je ne veux plus toucher Terre.

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas touché de produit illicite. Non. J'ai passé un après-midi formidable avec mon Ange. Que tous les deux, chez lui, en construisant notre monde, notre bulle, en pensant que le temps s'arrête, que le monde n'est plus rien. Ces moment là me manquaient plus que tout. Cette tendresse. Cet amour. Cette chaleur. Cette sensualité. A rester ces enfants, à ne pas être jugé, être soi-même. A le regarder rire, penser, à regarder son corps que j'aime tant, à faire ma folle, à rire sans qu'il comprenne, juste parce que j'avais envie de rire sans que quelques choses se produise. Je me rappelle de ce bouquin Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie. Livre lu en 3ème avec cette prof' que personne n'aimait sauf moi. A cette âge, le sexe, c'est plutôt un jeu. Ce n'est que le début de la sexualité, et peu connaissent vraiment le sens du mot et toutes les émotions qu'il apporte. Dans ce livre, il y a une scène où la petite tailleuse fait l'amour avec le héros. Après l'acte, elle rit. "C'est peut-être pour ça qu'elle a rit après, d'un rire si fort, si sauvage, qui résonna si loin dans la vallée, que même les oiseaux s'envolèrent, effrayés." Comblée. Avec de l'énergie comme jamais. Ressourcer. Oui, c'est peut-être ça que tu m'as donné en une après-midi. Seulement le bonheur épuise.

On dit souvent que les femmes après l'acte aiment rester seules et deviennent égoïstes.  Oui, je crois que c'est un peu ça. Je me mets de la fenêtre de ta chambre en attendant que tu te coiffes, et je ris, je ne bouge plus, je pense et je ris encore et toujours. Assez déconcertant. Je sais tu ne supportes pas quand je fais ça. Seulement je ne peux pas faire autrement. L'âme d'enfant revient... J'avais besoin que tu me protèges, que je sente que quelqu'un m'aime vraiment, me comprenne. On se bagarre, on se chamaille, on se câline, on s'observe. J'ai mon Ange. Le vrai. Celui que j'aime. Pas celui qui fait son business. Celui-là si je pouvais lui péter la tronche je le ferais. Hm... Non, le tendre, le gentil je le garde. Pour toujours.

Une aprem' peut intéressante à lire, je me doute. Mais j'avais besoin de l'écrire, pour réaliser que tout ceci n'était pas un rêve.

Je me demande à quoi ressemblera le vie, une fois que je devrais partir de mon petit appartement. Qu'il faudra que je sois seule. J'ai pas envie. Pas maintenant. J'ai encore un an et demi.

J'ai peur.