Marre. Marre, Marre, Marre, Marre et Re-Marre. Marre de partager mon mec avec de l'herbe, Marre de m'expliquer, Marre de vivre avec ces merdes. Si les cach'tons si mettent, je pète un câble.

Quand j'avais dis que la journée serait mauvaise. J'avais raison. Montée à pied en ville. Ca fait du sport. Au Pierre qui Mousse. Énervée. Je L'attend. Tout le monde parle, moi je me tais. Le premier qui m'adresse la parole, je le bouffe. Un café. Merci. Un euros vingt. De rien. Si je fumais, je crois que j'en grillerais une ou deux. Seulement je ne fume pas. Bon. Je m lève. Je vais le chercher " à plus tout le monde". Julien me hèle. "Oui?"."T'as cinq minutes t'as l'air pas bien!". Je m'assoie, ou plutôt je m'effondre. Je raconte ma vie, mes peines, mes angoisses. J'agonise psychologiquement. Merde. Quarante cinq minutes que je parle de moi avec des tas de "je". Pauvre Julien.

J'arrive chez Ben. Amaury est là, il roule un joint. Je reste calme. Il neige. Je hais la neige. On sort de chez Ben. J'ai envie de lui. On arrive chez lui, il ne comprend pas tout... Une heure et demi plus tard, il m'avoue."Co désolé pour hier. En fait j'ai pris dans la nuit beaucoup de choses... J'ose pas trop te le dire. Speed, Crack, Speed Ball..". Je reste calme. Je ne le tue pas. Je me mets dans un coin du lit. "Tu fais ce que tu veux chéri. Mais t'aurais pu le dire". Je reste calme. Je ne pleure pas. On se fait un câlin.

J'ai peur. Peur de te perdre, peur qu'un jour tout cela finisse mal. J'ai peur, je suis jalouse. Je te veux, je ne veux que toi. Je suis déçue. Déçue qu'ils puissent te prendre comme ça, sans résistance. Que tu sombres, que tu gueules, mais que tu sombres. Ne sombre pas, bordel! Je ne le veux pas. Je veux que tu te battes car moi, je me bas. Je me bas encore et toujours. Je prend des coups mais j'essaye de me battre.

Ce soir, je ne sors pas. Il neige, ça glisse. Tu me manques.

Marre...