Les douces journées de printemps. Vivre sans vraiment vivre. Se laisser porter par son esprit, sans assouvir ses envies. Se laisser guider par les autres, laisser courir mes doigts pour ne rien exprimer. Le soleil comme seul guide. Chanter une chanson pleine de souvenir. Attendre. Attendre que tu viennes. Que tu reviennes. J’attend. Je vis.

Le temps est bien lent. Je me laisse emporter par cette mélodie, cette mélodie que j’aurais tant aimer jouer, si je pouvais encore me servir longuement de mes mais, à mon instrument. Le piano. De Zazie. Des millions d’images me viennent avec ces paroles.

Une journée bien banale, dans un lieu que j’aime particulièrement. La bibliothèque. Ce lieu est si magique. Tant de savoir concentré, tant d’image, de mots, de phrases, de sentiments, concentré dans les mains, d’un coup d’un seul. Reposée. Apaissée. Je me laisse aller à travers des livres de politique, de boudhisme, de socio. J’écris peu, je lis. Je rêve.

J’imagine des milliers de situation où je suis une grande héroïne, où je trouve mon bonheur, où je sais enfin ce que je recherche. Je me jette dans les récits d’exploratrice. J’écoute les autres, je regarde, j’observe. Je ne tiens pas en place, mais quand je m’assoie je me délecte.

Thomas m’a rejoint. Le voir ainsi dans ce lieu qui est pour moi tant de signification, m’a assez perturbée. Je ne trouvais plus mes livres. Et puis, j’étais perturbée dans mon travail. Je ne sais pas ce que je ressens avec lui, je suis souvent enervée, et ça se voit. Ce qui m’enerve le plus, c’est le fait qu’il me cherche toujours, qu’il me mette dans mes retranchements, que je sois toujours sur la défensive, que je n’ose pas montrer mon vrai visage. Cela pose problème.. J’écris sur Thomas.

Et puis, en promenant en ville avec lui, alors que mes pensées étaient ailleurs. Je l’ai vu. J’ai vu Clément. Un sourire, un clin d’oeil, le charme agissait toujours. Je lâche la main de Thomas, je me précipite sur Clément. Il me prend dans ses bras. Julien et Gilles aussi. " Comment va ma tite ? " "  et toi mon beau goss’ ? " Voilà. Clément revient dans mes pensées.

Ensuite, j’étais tellement perturbée, que j’étais presque heureuse. Je me sentais pousser des ailes. Ce qui m’a embêté, c’est que, quand j’ai embrassé Thomas, j’ai pensé à Clément. Une, deux voire trois fois. Je guettais si il allait surgir du coin de la rue.

J’aurais aimer crier à la Terre entière, que j’étais bien. Je montais sur les bancs, je chantais, je dansais, j’étais intenable. J’étais presque aimable avec Thomas. Je ne sais pas pourquoi d’un coup, le fait de le voir, ça m’a enlevé un poid sur la conscience. Pour m’en rajouter un autre. Mais je me sentais… Libre.

En revenant chez moi, j’ai mangé. C’est dingue le rapport que j’ai avec la nourriture. Je fais, en ce moment, environ 5 repas par jour. Sans aucun soucis. Quand j’étais avec Amaury, j’en faisais difficilement trois. La nourriture devient pour moi, une compensation. Je comble un manque. Je mange tout le temps, et n’importe quoi. Surtout quand je suis avec Thomas.

Rien ne m’inquiète, tout en m’inquiétant. Ma mère est très stressée. Ca m’enerve pas mal. Mais je peux rien faire, j’essaie de faire du mieux que je peux, mais jen’y arrive pas. Je suis le fleuve.

Demain, je vais chez Coralie. Nous allons voir pour un job d’été. Enfin elle, car moi je travaille déjà quatre semaine avec les enfants. Je suis contente de la voir. Et puis le soir je vais faire un de mes plus grosses fêtes de l’année. 80/90 personnes, peut être 120. Beaucoup d’alcools, de musique, m’énivrer pour oublier.

J’ai pas envie d ebouger. La situation où je suis me plait sans me plaire. Je dois aimer souffrir. Je n’ai pas envie de faire le premier pas pour Clément, pas envie de faire du mal à Thomas, pas envie de sortir de ce moule que tout le monde m'a donné, alors je me laisse bercer.