Physiquement et cérébralement je vais mieux. Physiquement je suis fatiguée : j'ai des cernes, la peau toute blanche, je maigris. Cérébralement : je suis au max' de mes possibilités. Pour oublier, je travaille. Psychologiquement : détruite. Bilan : 2/3 => je vais donc bien.

Ma journée du mercredi ressemble à celle de la semaine dernière. Sauf que j'étais beaucoup moins enthousiasme. Je suis allée au théâtre. Plus d'un mois que je n'avais pas joué. Lors de ma tirade, impossible de sortir les mots. Et pis toutes ces idées qui affluaient. Non, je ne devais pas dire ça, mais cela. Et pourquoi il m'a quitté?  Résultat : un pauvre petit Scrunch pleurant dans un coin. Ma prof' de théâtre qui vient vers moi " mais c'était génial ! tu étais incroyable! Plein de sensibilité ! Refais le même regard! "... Comme quoi je joue mieux dans la douleur.

J'ai rejoins Paul au Pierre Qui Mousse. J'étais la seule fille entre dix gars. Je m'en suis plutôt bien tiré. Ensuite, mon rendez vous pédagogique : sur l'alcool et la drogue. Alors bon, cela m'a rappelé Amaury... C'était vraiment pas la joie.

Le lendemain matin, j'avais le concours national de la Résistance. Comme une nulle, j'avais oublié,et il a fallu que je révise le soir entre 23 heures et 2 heures du matin. Je m'en suis plutôt bien tiré. Même si dès 8h du matin, je m'engueulais avec Amaury à cause d'Adrien. Il le trouve trop proche de moi... Je ne vois pas en quoi ça le regarde. Il m'a tapé un sketch devant tout le monde, et surtout devant Paul. Je suis arrivée bien énervée au concours. J'ai composé. Pendant 3 heures. C'était sympathique. Je ne pensais à rien d'autre. Ca m'a reposé.

Je suis sortie de là, j'étais vraiment bien. Je retourne en cours. Travail de groupe en Eco. Je suis avec Amaury. Et là, ça fusse. Il m'en veut mais je ne sais pas pourquoi. Il est franchement violent avec moi. Il lit un texte à voix haute pour notre groupe, je ris. Et paf. Il ferme un grand coup le bouquin. " Tu vas te la fermer? Tu vas arrêter de rire comme une pouf? Tu me gonfles hein !" Moi, je suis tellement sur le cul, que je dis rien. Il s'énerve contre moi. Je dis rien. Je le regarde avec de très grands yeux. Je dis rien. Je ne dis jamais rien ...

Il me blesse. Vraiment. Il le fait exprès. Et pis cet après-midi tout sourire "Ava tite Caliméro?" Il m'a toujours appelé ainsi. Moi bêtement "Oui ava". Je me tais. Le silence. Les math se sont bien passées. Encore à côté de lui. Et on a parlé, on a pas crié. "C'est ma meilleure décision que j'ai prise depuis longtemps, je me sens vraiment mieux". Voilà, ce que je dois subir. Les sciences naturelles. Amaury me critiquant. Et moi qui sort une phrase " De toute manière, essaye de te donner bonne conscience, donne moi tous les défauts de la Terre, j'm'en tape." Il n'a plus rien dit. Juste un "bonne soirée" à la fin du cours.

Ce soir, ça va mal. Très mal. Oh, physiquement je vais bien. Je ne fais plus couler le sang. Et alors que mon sang devrait couler, je suis en retard. Cela m'inquiète. Mais je sais que je ne serais jamais régulière. Trop de stress. Physiquement et cérébralement je suis au top.

Psychologiquement, j'aimerais être morte.