Une enveloppe jaune. Avec écrit avec des lettres appliquées : "Pour Papa". Cela fait école élémentaire. A l'intérieur, une carte. Pas n'importe quelle carte. La Mienne.

J'ai choisi cette carte, hier, dans la précipitation. C'est une vache avec un panneau "Toi" et qui dit " Une carte pour toi, rien que pour toi". Il n'y avait plus de "bonne fête papa !!" et pis je pense que cela aurait fait tâche. Cela ne me ressemblait pas. Je ne vois pas l'utilité d'une telle carte, alors que derrière tu vas remettre trois fois " Bonne fête Papa !". Et moi, la carte prenait la forme d'une guerre : "cette carte est pour toi rien que pour toi, et surtout pas pour ma belle-mère".

Derrière, un "Bonne fête Papa", en lettre majuscules, bien droit, bien grand, comme quand la maîtresse le faisait. Sauf que là, c'est moi qui l'ai fait, toute seule, comme une grande. Parce que aujourd'hui, je suis grande.

Et puis le message : " Je voulais te souhaiter une bonne fête des Pères. J'ai grandi mais tu resteras toujours mon Papounet chéri et c'est pour cela que j'ai voulu marquer le coup. J'espère que cette année sera meilleure que la dernière. Je resterais toujours ta "petite" fille aux couettes, Fonfon et gros nounours. Bizoux. Je t'aime mon Papounet. "

Quand j'ai lu le message à ma mère, j'ai pleuré. Très fort. Parce que tu es quand même mon père. Et que, aujourd'hui, c'est ta fête. Tu me manques tellement parfois. Tu sais, la vie sans toi, cela a été dure. Je t'en ai jamais voulu. Étrangement. Je n'ai jamais voulu croire que c'était de ta faute. D'ailleurs, je pense sincèrement, que ce n'est la faute de personne.

En tant que enfant de divorcée, je me rends compte, que je suis marquée à vie. Je crois que le divorce est un véritable traumatisme dans ma vie. Personne ne peut s'imaginer ce que je ressens, parce que chaque divorce est différent, on aime pas tous pareillement son père et sa mère. Moi, mes parents, je les idolâtre. Je les aime au plus profond de mon être. Et je pleure encore...

Papa. Papa, j'aimerais tellement que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises que Toi aussi tu penses comme moi. Et puis, qu'on aille se promener tous les deux et qu'on parle vraiment de Maryse. Parce que, tu sais, Maryse, elle m'a vraiment fait du mal, elle m'a vraiment détruite Lundi. Je n'avais pas besoin d'Elle pour faire ressortir la blessure qui dure depuis 9 ans. Je n'avais pas besoin de cela. Mais tu dois avoir peur. Tu as peur de ta "petite" fille qui a grandi et qui aujourd'hui, peut dire ce qu'elle pense.

Je t'aime tellement Papa.

Aujourd'hui, je ne penserais à rien d'autres. Je parais si superficielle. J'essaye d'oublier mes vraies blessures et je m'en crée des fictives.

Papa...